L’histoire de Sainte Rose
Rosoy, en latin Rosetum, le lieu où fleurit la rose. Aujourd’hui l’orthographe officielle est Rozoy. Il y a Rozoy-le-vieil, minuscule village tout au Nord-Est du département, et Rozoy-le-Jeune un peu plus au sud près d’Ervauville.
La légende de Sainte Rose :
Il était une fois, au Moyen Age… une jeune fille du nom d’Elisabeth, qui était simple religieuse à l’abbaye de Chelles près de Paris. Voulant vivre sa foi plus intensément et dans la solitude, elle se retira dans un endroit désert du Gâtinais, sauvage et marécageux, nommé Rosoy. Elle vécut dans le creux d’un vieux chêne près d’une source, se nourrissant de baies et de racines. Touchés par sa piété, les paysans vinrent l’aider à construire un monastère sur Rosoy-le-Vieil. Elisabeth, appelée désormais Rose à cause du nom du lieu où elle s’était retirée, dirigea ce premier monastère jusqu’à sa mort vers 1130, et y accomplit plusieurs miracles, qui attiraient les pèlerins. Un peu plus tard un monastère plus important était reconstruit sur Rosoy-le-Jeune.
Le sceau de l’abbaye portait, bien sûr, un rosier entre deux fleurs de lys.
De ce monastère, il ne reste plus aujourd’hui que quelques pierres, mais on peut toujours voir la fontaine dédiée à Sainte Rose, dont l’eau avait des vertus miraculeuses…
La fontaine Sainte-Rose à Ervauville et le pèlerinage :
L’eau sourd, dans un champ, à l’orée d’un bois, et s’écoule dans un petit édicule surmonté d’une croix : la fontaine Sainte-Rose est le dernier vestige du monastère fondé au XIIe siècle par Sainte Rose.
Chaque année, le 12 février, pendant des siècles, on se rendait en pèlerinage à la fontaine Sainte-Rose, célébration qui attirait une grande foule. Par la suite, le pèlerinage est tombé en désuétude. Dans les années 1930, le curé d’Ervauville, l’abbé Lauret veut faire revivre ces vieux souvenirs et rachète le terrain où se trouve la fontaine, qu’il restaure. Il plante alors 60 rosiers auprès de la fontaine pour rappeler le nom gracieux de la Sainte. Et le 12 février 1939 avait lieu à nouveau, en grande pompe, le pèlerinage champêtre à la fontaine Sainte-Rose. On va aussi en procession à la fontaine en cas de sécheresse, pour avoir de la pluie.
Depuis quelques années, une messe est célébrée auprès du bassin de la source, le dimanche qui suit le 15 août. Les pèlerins trouvent encore dans l’eau de la source de Sainte Rose quantité de bienfaits…
Au nom de la Rose : Au-dessus du portail roman de l’église de Rosoy, on peut voir une rose à quatre pétales, dessinée au compas et insérée dans une série de trois anneaux concentriques, deux pleins et l’autre évidé. Ce symbole, autrefois certainement chargé de signification, reste aujourd’hui pour nous bien mystérieux.
La petite rivière la Sainte Rose : elle prend sa source sur la commune d’Ervauville à l’emplacement du monastère de la Sainte. Elle serpente dans Pers-en-Gâtinais. Après avoir traversé l’étang des Noues sur Rosoy-le-Vieil, elle se jette dans le Betz à Chevannes en aval de l’adorable lavoir.
C’est une petite rivière assez fantasque qui disparaît par endroit. Après avoir traversé Pers-en-Gâtinais elle s’engouffre sous terre pour réapparaître quelques kilomètres plus loin, au pied de la chapelle de Notre-Dame de Pitié, sur la commune de Chevannes. Généralement tranquille, il lui arrive de sortir de son lit en période de très fortes pluies.
Un précieux petit patrimoine : les lavoirs de Pers en Gâtinais et d’Ervauville sur la Sainte-Rose, et les lavoirs sur le Betz, dont la Sainte-Rose est l’affluent.
Melleroy : Les roses de Sainte Rose fleurissent aussi au blason de Melleroy, en souvenir des possessions que le monastère de Sainte-Rose avait sur cette paroisse. Dédiée à Notre-Dame comme l’abbaye de Sainte-Rose, l’église de Melleroy, dont l’architecture remonte au 12e siècle.