Les armes de Meung-sur-Loire
D’argent à trois roses de gueules tigées et feuillées de sinople
Odon de Meung et les vertus médicinales de la rose
C’est dans l’abbaye Saint-Liphard de Meung que fleurirent les premières roses du Loiret…
Eudes (ou Odon) de Meung est né à Meung-sur-Loire au XIe siècle. Il est l’auteur d’un poème didactique sur la pharmacie des plantes et drogues. Celui-ci s’appuie sur des sources antiques, mais aussi sur une expérience personnelle. Le Viribus Herbarium est composé de 2278 vers et 77 chapitres, consacrés à la description des plantes. Il fut largement répandu en Europe et a été traduit en différentes langues dès le siècle suivant. C’est le premier poète de Meung et déjà il parle de la rose : il mentionnait la Rose parmi les 77 plantes médicinales majeures qu’il recommandait dans ce grand ouvrage de médecine monastique.
Jean de Meung et le Roman de la Rose
Dans le Loiret, on a tant aimé la rose qu’on l’a mise en chansons et en poèmes. Ainsi le très fameux Roman de la Rose est l’œuvre, au 13ème siècle de deux poètes de l’Orléanais : Guillaume de Lorris et Jean de Meung. C’est d’une rose, image sublimée de la femme, que le poète tombe éperdument amoureux : « Sitôt que je sentis la Rose, je ne rêvai qu’une chose, m’en approcher et la cueillir ». Et ce fameux roman de la Rose est le récit d’une quête amoureuse, pleine d’obstacles que l’amant franchit pour enfin pouvoir cueillir la rose, objet de tous ses désirs.
Les rosiéristes Hémeray-Aubert ont dédié deux de leurs obtentions aux deux poètes du Roman de la Rose.
Voir : Les roses du Loiret et les poètes
François Villon et la rose
Le plus célèbre prisonnier de Meung fut François Villon. Il resta plusieurs mois enfermé à Meung durant l’été 1461, sur ordre de Thibaud d’Aussigny, évêque d’Orléans. Il fut condamné aux oubliettes. Il eut la chance d’être libéré lors du passage de Louis XI au château le 2 octobre 1461. Après son incarcération, il rédigea le « Grand Testament » dans lequel il fait allusion à sa détention.
Villon a lu et relu le Roman de la Rose, qu’il connaît presque par cœur et dont il réutilise certains thèmes majeurs, en particulier celui de la rose symbole de la femme aimée.
Un de ses vers est devenu un grand classique : « Beaux enfants, vous perdez la plus belle rose de vos chapeaux ». Cette jolie formule, par laquelle le poète met en garde ceux qui dilapident leur jeunesse, évoque la très ancienne tradition du « chapeau ou chapel de roses », c’est-à-dire de couronnes de roses.
∗ Les « chapels de roses » au Moyen Age : Ces « chapeaux de roses », portés par les femmes aussi bien que les hommes, étaient très en vogue au Moyen Age : on s’en coiffait lors des fêtes et des processions. Ils étaient confectionnés par les « chapeliers de fleurs » qui cultivaient en leurs « courtils » (petits jardins de ville) les roses nécessaires à la réalisation de ces coiffures. Ces chapeliers-fleuristes formaient un corps de métier à Orléans au 15e siècle ; ils vendaient leurs marchandises en bas de la place du Châtelet, sur la partie appelée alors place du Pilori. Les Comptes de la Ville d’Orléans signalent, au Moyen Age, de nombreux achats de « chapels de roses » pour les fêtes et processions.
L’évêque et les roses
Louis Sextius Jarente de la Bruyère, prélat très en vue à la Cour et protégé par la marquise de Pompadour, est nommé évêque d’Orléans en 1758. Mais tombé en disgrâce, en 1768, il s’installa sur ordre du roi en son château de Meung. Il fit de son lieu d’exil une délicieuse maison de plaisance. Il y recevait une brillante société, de grands seigneurs et d’artistes, parmi lesquels le poète Jacques Delille, dit l’abbé Delille qui vient composer, sous nos cieux orléanais, invité par notre évêque, une partie de son grand poème sur les Jardins qui parut en juin 1782. Et sans doute a-t-il trouvé dans les ombrages bucoliques du parc de Meung, dans ses parterres fleuris, dans le spectacle toujours changeant de la Loire, dans les rivières serpentines, tout ce qui pouvait toucher sa sensibilité et nourrir son inspiration.
Se souvenait-il des roses de Meung, lorsque dans son grand poème sur les jardins il chantait aussi la rose ?
« Mais qui peut refuser un hommage à la rose
La rose dont Vénus compose ses bosquets,
Le printemps sa guirlande et l’amour ses bouquets ;
Qu’Anacréon chanta ; qui formait avec grâce
Dans les jours de festin la couronne d’Horace ;
La rose qui déjà rit trop à mes pinceaux
Destinés à tracer de sévères tableaux. »
Les jardins de Roquelin : les roses et la Loire
La collection de rosiers anciens. Les différentes ambiances romantiques. La pépinière. Les rosiers à parfums.
Voir détail : Les jardins de Roquelin
L’arboretum des Prés de Culand
Une partie du jardin a été aménagé en roseraie sur les conseils d’André Eve. Il est créé en 2012 par Pierre Paris, le jardin des rosiers lianes sert de décor à la Collection Nationale de clématites d’Arnaud Travers.
Cette partie roseraie prolongera la visite des Jardins de Roquelin.
Sur les Mauves à Meung sur Loire un très joli jardin privé, parfois ouvert au public, autour des roses : « Le Petit Bois de Clan ». Jardin de Philippe Smits-Lefranc et Bruno Robichon (l’arrière-petit-fils du célèbre rosiériste Robichon). C’est un jardin ancien romantique, très raffiné, qui abrite de nombreux rosiers. Philippe Smits-Lefranc est membre de l’Association des Roses Orléanaises. Il est aussi président des Amis des Orgues de Meung.